Les taux d’emprunts à 10 ans en zone euro ont connu un accès de tension jeudi après la décision de la Banque centrale européenne de commencer à réduire le montant de ses rachats d’actifs.
L’institution a en effet a annoncé jeudi, à l’issue de sa réunion, son intention de prolonger d’au moins neuf mois, jusqu’à fin 2017, son programme de soutien à l’économie mais en réduisant ses achats à 60 milliards d’euros par mois contre 80 milliards.
« Le marché obligataire se tend sur les échéances de long terme car non seulement la BCE va racheter moins de titres mais elle aura en outre plutôt tendance à racheter des actifs avec des maturités moins longues », a expliqué Patrick Jacq, un stratégiste obligataire de BNP Paribas.
Selon lui, « la seule annonce que le marché n’attendait pas du tout est de permettre l’achat d’actif avec des maturités d’un an » au lieu de deux ans minimum jusqu’ici, « ce qui va offrir davantage de soutien » aux titres avec des échéances plus courtes.
Au-delà de la réaction du marché, « le fait que la BCE réduise ses achats à 60 milliards offre un signal positif, car cela montre qu’elle est confiante et qu’elle pense que la situation continue à s’améliorer ».
A 18H00 (11H00 GMT), le taux d’emprunt à 10 ans de l’Allemagne a progressé à 0,382% contre 0,347% mercredi à la clôture du marché secondaire où s’échange la dette déjà émise.
Le rendement de même maturité de la France est aussi nettement monté à 0,809% contre 0,760%, tout comme celui de l’Italie à 1,997% contre 1,887% et celui de l’Espagne à 1,504% contre 1,424%.
En dehors de la zone euro, le taux d’emprunt à 10 ans du Royaume-Uni a fini à 1,382% contre 1,359%.
Aux États-Unis, le taux à 10 ans s’inscrivait à 2,387% contre 2,340% mercredi. Celui à 30 ans s’établissait à 3,086% contre 3,022%, le taux à 2 ans évoluant à 1,104% contre 1,094%.