06 - 11 - 2014

BCE : Mario Draghi fait rechuter l’euro. Source : lesechos.fr

La Banque centrale européenne a laissé son taux directeur inchangé à 0,05 %, mais anticipe une forte hausse de son bilan. L’euro rechute à son plus bas depuis août 2008 face au dollar.

Mario Draghi fait de nouveau réagir les marchés. La Banque centrale européenne (BCE) a choisi de maintenir son principal taux directeur à 0,05 %, le plus bas historique. Elle l’avait abaissé à ce niveau en septembre dernier. Une décision qui n’a pas surpris les analystes : l’institution ne peut pas vraiment se permettre de baisser plus son taux, et vu les mauvaises prévisions de croissance publiées cette semaine par la Commission européenne, il n’est pas encore l’heure de songer à le remonter. Mario Draghi a surtout rappelé que les rachats d’actifs prévus allaient avoir un “  impact notable sur le bilan de la BCE ”, un bilan qui devrait “  revenir vers ses niveaux du début 2012 ”. Une perspective qui a entraîné un vif retrait de l’euro jusqu’à 1,2405 dollar, son plus bas niveau depuis août 2008.

Les marchés vont maintenant se concentrer sur le discours de Mario Draghi, dans l’espoir de signes indiquant un rachat d’obligations d’entreprises , ou, mieux, de dette souveraine. Jusqu’ici le président de la BCE a été clair : il veut attendre d’observer les effets des mesures déjà en cours de soutien au crédit (achat de crédits titrisés et d’obligations sécurisées). Mais le régulateur européen fait face à une pression de plus en plus insistante pour doper encore plus son arsenal d’outils anticrise.

Ainsi, jeudi, l’organisation des pays développés OCDE a appelé la BCE à renforcer sa politique de soutien à l’économie, et s’est même permis d’évoquer spécifiquement des rachats d’obligations d’Etat. Seulement, une telle décision n’appartient pas qu’à Mario Draghi  : entre 7 et 10 membres du Conseil des gouverneurs seraient opposés à l’achat de dette souveraine, qui revient à une politique de “ quantitative easing ” à l’américaine. Autre souci sur la liste de Mario Draghi  : la fronde interne de moins en moins tue de la part des gouverneurs qui ne font pas partie de son cercle proche et contestent son mode de fonctionnement dans des prises de décision pas assez collectives.