19 - 06 - 2015

Communes nouvelles : qui sont les vraies gagnantes ? Source : lagazette.fr

Notre palmarès exclusif met en lumière d’importants gains pour certaines entités. Des bonus qui s’accompagnent d’économies de fonctionnement.

Les communes nouvelles ressemblent à « L’Ecole des fans » : au bout du processus, tout le monde gagne. Mais certaines plus que d’autres. Avec la start-up Simco (lire ci-contre), « La Gazette » dévoile le palmarès des gains de dotation globale de fonctionnement (DGF) des 25 communes nouvelles créées entre 2012 et le 1er janvier 2015.

Considérant le total des gains réalisés depuis la mise en place de la commune nouvelle, les plus anciennes sont naturellement les plus gagnantes. Ainsi, depuis sa création en 2012, Dévoluy a totalisé 713 000 euros supplémentaires. Toutefois, en termes de gain par habitant et par an, c’est Villeneuve-en-Perseigne qui sort du lot avec 91 euros dès la première année de création…

Un cercle vertueux…

De son côté, Villeneuve-en-Perseigne (2 200 hab., Sarthe), issue d’une communauté de communes, a choisi la commune nouvelle pour « écarter la fusion avec une autre intercommunalité bien moins intégrée qui aurait entraîné une perte de DGF », explique le maire, André Trottet, qui a pu éviter de recourir au levier fiscal en 2015 malgré un programme d’investissement sur deux ans « qui n’aurait pas vu le jour sans la commune nouvelle ».

Un ballon d’oxygène

« On peut même faire mieux en constituant une intercommunalité regroupant des communes nouvelles calquées elles-mêmes sur leur interco », s’amuse Vincent Aubelle, professeur à l’université Paris est – Marne-la-Vallée(1). « Mais la question des économies est plus profonde que ces gains purement conjoncturels », nuance-t-il.

Grâce à ce ballon d’oxygène opportun, les communes nouvelles peuvent rationaliser leurs dépenses plus facilement et à moindre coût que dans le cadre d’une intercommunalité : « Il n’y a pas de coûts masqués liés à la complexité de la construction qui met en jeu deux entités, la commune et l’interco », analyse Vincent Aubelle. « Nous étions arrivés à un stade où nous ne pouvions plus augmenter notre niveau de service, ni transférer de compétence sans mettre notre interco dans le rouge », confirme Philippe Chalopin.

L’intercommunalité financièrement ringardisée par la commune nouvelle ? « Pas du tout ! s’insurge Vincent Aubelle. Il ne faut pas suivre la logique intégrative encouragée par la course à la DGF qui a un côté infantilisant, mais réfléchir à la façon dont l’interco peut devenir stratège et organe péréquateur d’un territoire. » C’est d’autant plus vrai que la carotte financière mise en place pour encourager la constitution de communes nouvelles existe sous enveloppe constante. Conséquence, les communes qui s’engagent aujourd’hui gagneront ce que les autres perdront.