La Banque nationale suisse (BNS) continuera de « faire prévaloir » le cours plancher 1,20 EUR/CHF « avec toute la détermination requise », selon Fritz Zurbrügg, membre de la direction de l’institut d’émission. La BNS est prête à cet effet à acheter des devises « en quantité illimitée », a-t-il précisé.
M. Zurbrügg a averti jeudi soir que la banque centrale était même prête à prendre « sans délais » des mesures supplémentaires si le besoin s’en faisait ressentir. Il s’est exprimé ainsi en introduction d’une exposé sur la politique de placement de la BNS, à Genève.
L’intervention de Fritz Zurbrügg intervient alors que le franc suisse flirte avec le taux plancher de 1,20 EUR/CHF fixé par la BNS, dans un contexte d’extrême faiblesse de l’euro. Jeudi, la devise helvétique s’est échangée durant la matinée à 1,20095 EUR/CHF.
Le franc a pourtant cédé un peu de terrain mercredi suite à la publication d’un sondage qui donnait le « non » gagnant à l’initiative sur l’or lors de la votation du 30 novembre. Le texte exige notamment que la Banque nationale suisse détienne au moins 20% de ses actifs en or et lui interdit de vendre le métal jaune.
Le scrutin préoccupe fortement les dirigeants de la BNS. M. Zurbrügg a enfoncé une nouvelle fois le clou en qualifiant le texte d' »inutile et dommageable ». « L’obligation de détenir une part d’or minimale, conjuguée à l’interdiction de vendre de l’or, pourrait conduire à ce que les actifs de la BNS soient un jour composés presque exclusivement d’or. Il ne serait alors plus possible de réduire le total du bilan, même si la politique monétaire l’exigeait », s’est-il inquiété.
Dans le cadre de la présentation de la stratégie de placement de la BNS, Fritz Zurbrügg a expliqué que la région Asie/Pacifique prend une place de plus en plus importante, plus particulièrement la Chine. La BNS a notamment ouvert une succursale à Singapour en 2013 et conclu un accord de swap bilatéral avec la Banque populaire de Chine en juillet dernier.