Le franc reprenait de la vigueur mardi à la mi-journée face à l’euro et au dollar, après s’être nettement relâché dans la matinée. Face à la volatilité des cours, les analystes estimaient que la Banque nationale suisse (BNS) pourrait continuer à intervenir sur les marchés.
Après s’être relâchée à 1,0382 franc pour un euro dans la matinée, la devise suisse s’échangeait à 1,01046 EUR/CHF à 11h56.
Le mouvement était identique face au dollar, où le franc s’établissait à 0,89532 USD/CHF après 0,9168 dans la matinée.
Selon Morgan Stanley, la BNS pourrait opter pour un « flottement impur », lui permettant d’influencer les mouvements du taux de change par une intervention active sans spécifier ou pré-annoncer une trajectoire pour le taux de change comme elle l’avait fait avec le cours plancher à 1,20 EUR/CHF.
Les avoirs à vue de la BNS pour la semaine dernière ont affiché une progression de 26 mrd CHF, suggérant que l’institut d’émission a été actif sur les marchés après sa décision du 15 janvier d’abandonner le taux plancher, a souligné la banque américaine.
Bank of America Merrill Lynch a penché dans le même sens, estimant que la volatilité demeurait élevée. « A court terme, la poursuite des interventions sur les marchés du change reste la meilleure option pour la BNS, et les données sur les avoirs à vue suggèrent que les interventions se sont poursuivies », indique l’établissement. Les mouvements du francs continuent à être « imprévisibles », a-t-il ajouté.
Les spécialistes d’IG (Suisse) ont rappelé que le vice-président de la BNS, Jean-Pierre Danthine, a souligné que l’institut d’émission était toujours prêt à intervenir sur les marchés du change, dans un entretien à la presse.
Ces derniers ont cependant estimé que des rumeurs sur un cours plancher à 1,10 EUR/CHF n’étaient pas fondées.
Le franc devrait rester au-dessus de la parité avec l’euro pour les prochains mois, avec un potentiel à 1,05 EUR/CHF, selon IG (Suisse). Le risque de voir la Grèce quitter la zone euro, ce qui provoquerait dans afflux vers le franc, paraît actuellement très limité, ont ajouté les analystes.