Les agences régionales de santé ont reçu des instructions jusqu’à 2017.
Les coupes sur la masse salariale vont de pair avec des suppressions de lits.
II va être compliqué de suivre la consigne ministérielle de stabilité des effectifs à l’hôpital en 2015-2017. Entre décembre et février, les agences régionales de santé ont reçu les instructions concernant le plan d’économies de 3 milliards d’euros à réaliser sur les établissements de santé en trois ans. Ces documents, auxquels « Les Echos » ont eu accès, montrent que certaines régions vont devoir réduire fortement la croissance de leur masse salariale.
La plus grosse région hospitalière, l’Ile-de-France, doit ainsi réduire le rythme de progression des coûts salariaux à + 0,80 % en 2017, presque moitié moins que la hausse estimée de 2014 (1,43 %). Le directeur général de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris, Martin Hirsch, a d’ailleurs commencé à négocier une réorganisation des accords sur les 35 heures dans le but de limiter la progression des coûts. Le Nord - Pas-de-Calais, qui part d’assez haut (+ 3,24 % en 2014), doit quant à lui effacer 1,6 point de croissance de la masse salariale en trois ans. Parmi les régions qui doivent renoncer à plus de 1 point de croissance, on trouve le Centre, la Corse, Poitou-Charentes – où les coûts augmentent vite – mais aussi l’Auvergne et la Bourgogne – qui sont plus sages.
Ces efforts visent à atteindre l’objectif de 860 millions d’euros économisés sur les frais de personnel en trois ans, c’est-à-dire une progression de la masse salariale de seulement 1,5 % par an en moyenne jusqu’en 2017, contre 2,22 % en 2014. Les objectifs seront probablement durcis, puisqu’ils ont été fixés avant le tour de vis sur l’Objectif national des dépenses d’assurance maladie, qui doit tomber de 2 % à 1,75 % en 2016-2017.