C’est une première. Les Fédérations hospitalières du secteur public (FHF), privé (FHP), privé à but non lucratif (FEHAP) et les centres Unicancer ont uni leur voix et publié la semaine dernière un communiqué commun en vue du bouclage de la « campagne tarifaire » 2017. Habituellement, à cette période de l’année, ils redoublent d’efforts chacun dans leur coin pour obtenir une plus grosse part du budget hospitalier (79 milliards d’euros). Mais cette fois-ci, les fédérations ont mis de côté leurs différends et la méfiance réciproque, afin de demander au gouvernement de « ne pas faire peser sur les établissements des contraintes qui seraient insoutenables ».
Le ministère de la Santé est sur le point de dévoiler ses arbitrages. Et les professionnels sont très pessimistes, car le plan d’économies triennal sur l’hôpital va crescendo : 730 millions d’euros en 2015, 995 millions en 2016 et 1,1 milliard en 2017. Non seulement le gouvernement demande cette année plus d’économies que les précédentes, mais en plus de nouvelles charges sont venues alourdir la barque : l’accord de revalorisation des carrières et le deuxième volet de la hausse de 1,2 % du point de la fonction publique hospitalière (+400 millions à lui seul) vont coûter cher.
« On est tous dans la même situation, car on ne nous laisse pas réformer malgré une situation budgétaire compliquée », explique-t-on dans le secteur public. « Tout le monde est tiré vers le bas, ça devient très dur », renchérit-on dans le privé, en rappelant que les cliniques ont connu une baisse de 1 % des tarifs sur dix ans.