La parité se rapproche sur fond de tension avec la Grèce. La BNS serait intervenue la semaine dernière.
Le franc continue de se renforcer et se rapproche de la parité avec l’euro. Lundi, en début de journée, il a même atteint 1,0237, pour la première fois depuis fin janvier et la décision de la Banque nationale suisse (BNS) de retirer son taux plancher. En fin de journée, un euro s’échangeait contre 1,0276 franc.
En cause, le retour des tensions liées à la Grèce dans la zone euro, selon Peter Rosenstreich, stratège en devises chez Swissquote. Athènes devait présenter sa liste de réformes à ses créanciers et un délai a été fixé à ce vendredi pour trouver un accord lors d’une réunion des ministres des Finances de l’Union européenne à Riga.
«La Suisse reste le premier destinataire des fonds européens lorsque la tension monte en Europe», explique-t-il, s’attendant à ce que l’appréciation du franc continue en direction de la parité. Cela dit, «si la Grèce finit par sortir de la zone euro, le niveau d’un franc pour un euro risque de ne pas tenir le choc», prévient Peter Rosenstreich. L’appréciation pourrait encore continuer.
Cette évolution du franc a balayé l’hypothèse que la BNS intervenait pour que la paire de devises évolue entre 1,05 et 1,10. Reste à savoir si elle intervient malgré tout. Selon les statistiques diffusées lundi, les banques suisses ont augmenté leurs avoirs en comptes de virement auprès de l’institution la semaine dernière. Le montant atteint près de 384 milliards de francs, soit 6 milliards de plus que la semaine précédente, après avoir stagné plusieurs semaines. Cette évolution est généralement considérée comme un signe que la BNS rachète des euros pour affaiblir le franc. Pourtant, «la BNS n’intervient probablement pas», estime Peter Rosenstreich. Ou si elle le fait, c’est avec des petits montants, selon l’expert. Or, «il serait étonnant qu’elle jette de l’argent sans grand espoir d’accomplir quoi que ce soit», prévient-il.
Reste la possibilité que la BNS décide avant ou lors de sa prochaine réunion trimestrielle le 18 juin, de baisser encore les taux d’intérêt, actuellement à – 0,75%. Une éventualité que certains experts en devises n’écartent pas. C’est ce que deux stratèges de Bloomberg soulignaient dans une note hier.