16 - 02 - 2017

L’épargne brute des collectivités devrait bondir de 9,37 % en 2016 Source : lagazettedescommunes.com

Contre toutes les prévisions, l’épargne brute serait restaurée en 2016, portée par une masse salariale jugulée à moins de 1 % de hausse et un léger dynamisme des recettes réelles de fonctionnement, selon les premiers chiffres de Bercy. En revanche, l’investissement ne reprend toujours pas.

Ces chiffres vont probablement être abondamment commentés dans les prochaines semaines : selon les premières estimations données mardi 14 février par le Secrétaire d’Etat chargé du Budget Christian Eckert en commission des finances de l’Assemblée nationale, la situation financière des collectivités locales s’est améliorée en 2016.Il a déclaré :

« Même si les données peuvent encore évoluer, il apparaît que l’épargne brute de l’ensemble des collectivités a augmenté de 9,37 % par rapport à 2015. »

 

Ce bond spectaculaire fait suite à un regain déjà observé en 2015 (+3,1 %), selon la note de conjoncture de la Banque postale de novembre 2016.

Masse salariale à +0,9 %

Ce « bon résultat, fruit d’une méthode exigeante pour tous » selon Christian Eckert s’explique par une hausse « historiquement faible » des dépenses réelles de fonctionnement limitée l’an dernier, à 0,77 %. Elles avaient déjà été à l’origine de l’amélioration des finances locales l’an dernier avec une augmentation modérée de 1,2 %.

Sur ce poste, l’action en faveur de la maîtrise des frais de personnel a été déterminante : alors que les élus locaux craignaient tous une hausse importante de la masse salariale, due notamment à la hausse du point d’indice, elle reste en fait en deçà de 1 % (0,9 %).

A contrario, les recettes réelles de fonctionnement (RRF) sont toujours restées dynamiques en 2016 à +1,97 %. Elles sont toutefois en net recul par rapport à 2015 qui avait vu les RRF progresser de 5,2 %, poussées notamment par les recettes fiscales. Mais la hausse des recettes observée l’an dernier reste deux fois plus forte que les dépenses, ce qui explique mécaniquement, le bond de l’épargne brute en 2016.

Contre toutes les prévisions

Ce résultat est une surprise. La Banque postale dans sa même note de conjoncture avaitanticipé une baisse de 2,6 % de ce ratio comptable de base pour jauger l’état des finances des collectivités. Elle avait pronostiqué un recul observable « pour tous les niveau de collectivités » avec une conséquence immédiate sur le taux d’épargne brute susceptible d’impacter directement le niveau d’investissement local de 2017.

En dépit de cet avertissement, les prévisionnistes de la Banque avaient anticipé un possible ressaut de l’investissement de +1,3 %. C’est vraisemblablement le contraire qui s’est passé. Les premiers chiffres de Bercy indiquent une baisse des dépenses d’investissement hors remboursement de la dette de 2,29 %, confirmant ainsi les craintes de l’Assemblée des communautés de France lors de ses vœux fin janvier et qui s’apprête à publier une étude sur le sujet la semaine prochaine.

37,9 milliards de trésorerie

La restauration de l’épargne brute et les efforts financiers consentis par les collectivités sont donc susceptibles, encore une fois, d’avoir nourri l’épargne de précaution. Selon Christian Eckert, les dépôts en trésorerie « atteignent 37,9 milliards d’euros contre 35 l’an dernier », un montant qui avait fait dire à l’époque au secrétaire d’Etat que les collectivités pouvaient supporter une troisième baisse des dotations de 3,6 milliards d’euros. Il n’avait pas été écouté par François Hollande qui a préféré finalement  réduire la facture de plus d’un milliard d’euros.