09 - 12 - 2014

Les 32 projets d’investissement de la France pour le plan Juncker. Source : lesechos.fr

Si 40 % portent sur l’innovation et le numérique, Paris compte aussi sur l’Europe pour moderniser son réseau ferroviaire ou financer un plan banlieue.

Bien moins que la Grande-Bretagne et l’Italie mais bien plus que l’Allemagne et presque autant que l’Espagne : la liste envoyée à Bruxelles par le gouvernement français en amont du plan Juncker, consultée par « Les Echos », comporte 32 projets pouvant représenter quelque 48 milliards d’euros d’investissement sur la période 2015-2017.

Numérique, innovation, transport, énergie et éducation : les cinq priorités préalablement fixées par la « task force » sont reprises. Mais la France se distingue en mettant l’accent sur l’innovation et le numérique : ces deux priorités constituent 40 % du montant des projets français, contre 20 % en moyenne dans l’ensemble des contributions des 28 Etats membres, fait-on valoir à Paris. C’est, par exemple, le cas du soutien aux investissements dans les usines pilotes de nouvelle génération (coût estimé à 15 milliards d’euros) ou encore du projet de numérisation « à grande échelle en Europe des terminaux et des contenus éducatifs » (6 milliards).

Autre enseignement, la liste française met en avant un certain nombre de programmes transversaux plutôt qu’une multitude de projets spécifiques. Il en va, par exemple, de la rénovation thermique ou du programme de prêts aux PME qui investissent dans la robotique (1 milliard). Dernier principe mis en avant : que les projets sélectionnés puissent démarrer rapidement. Beaucoup des chantiers listés par Paris peuvent débuter dès 2015.

La France a beau mettre l’accent sur le soutien à l’investissement des entreprises, les projets d’infrastructures ne sont pas en reste. Figurent ainsi le projet de gazoduc Val de Saône (investissement estimé : 700 millions pour 2015-2017), la liaison ferroviaire Charles-de-Gaulle Express (300 millions d’ici à trois ans), le projet de métro Grand Paris Express, la prolongation de la ligne E du RER vers la Défense (projet Eole). La France tente aussi de faire financer par le plan Juncker la rénovation d’une partie de son réseau ferroviaire reliant l’Europe du Nord à l’Espagne, ou encore la modernisation de la ligne de fret Serqueux-Gisors pour créer un itinéraire de fret alternatif desservant le port du Havre. Côté infrastructures maritimes, l’extension du port de Calais figure dans la liste.

Par ailleurs, Paris veut faire financer par l’Europe un vaste programme de rénovation urbaine pour un investissement estimé à 5 milliards d’ici à 2017 (25 milliards sur dix ans). « 25 % des projets sont prêts mais ne pourront être financés immédiatement », justifie Paris. L’objectif du projet est de « régénérer 200 quartiers populaires parmi les plus dégradés », indique le document. Mais attention, la liste soumise à Bruxelles se veut « indicative » et « à vocation illustrative ». «  Tous les projets envoyés ne seront pas financés tandis que des projets aujourd’hui absents pourront faire l’objet de demandes d’investissement », prévient-on à Paris. Par ailleurs, certains projets importants ne figurent pas dans la liste, soit parce qu’ils font déjà l’objet d’un financement de la BEI (les hôpitaux), soit « parce qu’un financement sur le budget européen est déjà sérieusement envisagé » (canal Seine Nord et Lyon-Turin).