Fitch a également qualifié de «faibles» les perspectives économiques du pays et affirmé que celles-ci pesaient sur la consolidation des finances publiques et la stabilisation du ratio de la dette.
«L’économie française devrait croître moins que la moyenne des pays de la zone euro pour la première fois en quatre ans», a souligné Fitch. L’agence estime que le programme de réformes structurelles du gouvernement «n’apparaît pas suffisant pour renverser les tendances négatives qui pèsent sur la croissance à long terme et la compétitivité».
«Dans un contexte économique difficile en Europe, le gouvernement maintient son cap, avec la mise en oeuvre des économies prévue, avec la poursuite des réformes nécessaires pour renforcer la croissance et rendre les entreprises plus compétitives», a répondu Michel Sapin, ministre des Finances, dans un communiqué publié vendredi soir.
Croissance du PIB de 0,4 %
Dans le détail, Ficth Ratings table sur une croissance du PIB français de 0,4 % en 2014 et 0,8 % en 2015, année où la «dépréciation de l’euro et les prix du pétrole plus bas soutiendront la croissance». Et malgré les mesures d’économies de 3,6 milliards annoncés par le gouvernement, «cela ne sera pas suffisant pour changer les projections de Fitch sur la dynamique de la dette publique de la France», ajoute Fitch Ratings. «C’est la deuxième fois depuis fin 2012 que le gouvernement français retarde l’objectif d’atteindre le seuil de déficit de 3%» que réclame l’Union européenne, poursuit Fitch.
«La politique menée commence à porter ses fruits, puisque les entreprises bénéficient des premiers effets des baisses de prélèvements, qui se poursuivront durant les prochaines années (…) La dette française est parmi les plus sûres et les plus liquides au monde avec une charge de la dette contenue», rétorque de son côté Michel Sapin.
Standard & Poor’s a aussi lancé un avertissement
Fitch avait menacé d’abaisser la note de la France dès la mi-octobre. Le 10 octobre sa concurrente Standard & Poor’s avait elle aussi lancé un avertissement, en faisant passer à «négative» au lieu de «stable» la perspective d’évolution de la note de la dette française, qu’elle maintenait à «AA».
Standard & Poor’s est traditionnellement plus sévère à l’égard de la France, qu’elle avait été la première à priver de son «triple A», en janvier 2012. Ses concurrentes Moody’s et Fitch continuaient dernièrement d’accorder la deuxième meilleure note possible à la qualité de la dette française, alors que S&P était déjà descendue au troisième cran.