PARIS, 29 janvier (Reuters) – Les rendements des emprunts d’Etat poursuivaient leur remontée lundi matin sur les marchés européens, amplifiant la hausse déjà marquée enregistrée la semaine dernière, profitant des anticipations de resserrement des politiques monétaires des deux côtés de l’Atlantique.
Le rendement des bons du Trésor américain à dix ans a brièvement atteint 2,718%, son plus haut niveau depuis avril 2014, tandis que le deux ans touchait, à 2,161%, son plus haut niveau depuis 2008.
En Europe, le dix ans allemand a brièvement dépassé 0,67% pour la première fois depuis fin 2015 et le cinq ans est repassé en territoire positif en début de séance pour la première fois depuis 2015.
Le dix ans français, à 0,965%, est quant à lui au plus haut depuis juillet. « Il semble que le temps soit à la capitulation pour les tenants de la hausse des marchés obligataires », estime ETX Capital. « Un pic du dix ans (américain-ndlr) à 3% semble désormais possible, et une débâcle sur l’obligataire pourrait secouer les marchés. »
La hausse des rendements profite entre autres de l’annonce vendredi d’une croissance de 2,6% en rythme annualisé de l’économie américaine sur les trois derniers mois de 2017, des déclarations de la Banque du Japon sur l’évolution favorable de l’inflation dans l’archipel et des dernières déclarations de responsables de la Banque centrale européenne (BCE).
Dimanche, le président de la banque centrale néerlandaise, Klaas Knot, a ainsi plaidé pour un arrêt aussi rapide que possible des achats d’actifs (QE) de la BCE, prévus pour l’instant jusqu’à la fin du mois de septembre.
Ses propos contribuent à amplifier l’impact de la conférence de presse de Mario Draghi, le président de la BCE, jeudi, après la réunion de politique monétaire. « Mario Draghi, même s’il s’est montré agacé par les commentaires des membres de l’administration américaine (sur le dollar-ndlr), n’a pas pour autant changé de ton par rapport aux minutes de la dernière réunion, qui avaient déjà provoqué un mouvement de hausse des taux en donnant le sentiment d’un début de changement de communication moins axé sur le QE », explique Alexandre Baradez, analyste marchés chez IG. « Les déclarations de Knot indiquant que le QE doit s’arrêter dès que possible participent également à ce mouvement de hausse, sans oublier la bonne tenue des matières premières et notamment des prix de l’énergie. »